La retraite n’est pas seulement parc le plus emblématique de Madrid, un îlot de verdure au centre de la ville. A cette époque, comme chaque année, c’est aussi le lieu du Salon du Livre. Mais surtout, les bosquets du Retiro sont une barrière, un mur végétal qui coupe le bruit de la circulation, réduit à un bourdonnement de fond qui, avec un peu d’inattention, s’estompe rapidement.
Dans El Retiro cohabitent des voix et des musiques de toutes origines. Mais ici nous n’avons d’oreilles que pour celles de ses habitants plus ou moins sauvages. Pour les oiseaux, un parc, aussi historique soit-il, n’est qu’une étrange forêt ordonnée. Les haies et les alignements ne leur disent rien ; Les statues n’ont pour eux aucun sens, ni les perspectives qu’ouvrent les avenues. Pour les canards bleusles étangs, comme celui du Crystal Palace, sont de petites lagunes, providentielles dans leurs vols migratoires, où, pour une raison étrange, ne jamais manquer d’eau ou de nourriture.
La loriots ils sifflent comme dans n’importe quelle alameda, les vrais pics hennissent à l’ombre des peupliers et des marronniers d’Inde. Les merles au soleil, perchés sur les hauts sommets, déroulent leur mélodie, longue et profonde, qui trouve une réplique dans la voix, semblable mais plus rapide, plus aiguë, du bonnet noir, apprenti du grand chanteur de nos bosquets. Et là-haut, sous le ciel de Madridils crient martinets. Partout les pigeons ramiers roucoulent, les pies chantent. Et entre l’un et l’autre, par choix ou par force, ils ont ouvert une brèche dans l’espace sonore aux cris désaccordés des perroquets argentins, une espèce étrangère envahissante qui fait déjà partie intégrante de la paysage sonore de nos parcs.
Caché parmi les feuilles balayées par le vent d’un marronnier, il chante un rouge-gorge. Au-delà du bruit, Le La retraite est une forêt.
La retraite n’est pas seulement parc le plus emblématique de Madrid, un îlot de verdure au centre de la ville. A cette époque, comme chaque année, c’est aussi le lieu du Salon du Livre. Mais surtout, les bosquets du Retiro sont une barrière, un mur végétal qui coupe le bruit de la circulation, réduit à un bourdonnement de fond qui, avec un peu d’inattention, s’estompe rapidement.