Audio : la symphonie des saisons atteint son « allegro » dans la nature

Ligne par ligne, mot par motle printemps se raconte avec leurs propres voix.

Fin mars, les signes qui annonçaient depuis des semaines la fin de l’hiver se sont confirmés. Le printemps est avant tout le temps de lecture. Et que, sur le plan acoustique, équivaut à un bavardage constant. Il pleut dans les bois, mais les grives sont déjà sorties et continuent, imperturbables, à chanter sous la pluie.

Les nouveaux messages sont entendus dans le fond sonore. Du nord au sud, comme un rideau tiré, amphibiens et grillons se réveillent

Une caractéristique de ces semaines est la dissolution des troupeaux d’hiver des oiseaux. La grégarité, la vie en communauté, propice à la recherche de nourriture, de chaleur et de protection, est incompatible avec l’usage exclusif d’un territoire pour installer le nid. Ceux qui criaient ensemble par milliers -étourneaux, moineaux, alouettes, chardonnerets, linottes…- cherche maintenant la solitude en couple. Et à travers les champs, des chansons individuelles et bien définies sont entendues.

L’air est chaud. Ils tambourinent le picsprojet son torrent de voix pinsons communs -rien de vulgaire-, ils chantent, en rythme, le gros seins… La forêt est un concert.

Petit à petit, de nouveaux messages se font entendre dans le fond sonore. Du nord au sud, comme un rideau tiré, amphibiens et criquets s’éveillent. Aux hautes latitudes, les nuits encore fraîches, crapauds accoucheurs -un sifflement- et les grenouilles rousse -un coassement brisé- s’harmonisent avec le strident de certains grillons intempérants. Au même moment, en contrebas, dans les chaudes nuits du sud, une clameur monte des bassins.

En avril, chaque jour une nouvelle voix rejoint le concert, une nouvelle présence. Les oiseaux migrateurs arrivent d’Afrique. Le premier coucou est suivi des premiers troupeaux de guêpiers, le premier le roucoulement des tourterelles, les triples notes de la caille… Jusqu’à une nuit, le premier coup de sifflet Oiseau moqueur.

Personne ne se tait en mai. Dans le ciel gazouillent les martinets et jacassent les alouettes ; dans les arbres et les buissons roucoulent, les pigeons ramiers, les oiseaux forestiers chantent. Au sol, ou à quelques mètres au-dessus, les abeilles bourdonnent, les sauterelles grattent. Toutes les voix, toutes les tessitures remplir le champ sonore.

Jusqu’à ce qu’avec l’arrivée de juin, les cigales anticipent le approche des chaleurs estivales.

Ligne par ligne, mot par motle printemps se dit avec leurs propres voix.