Dans une première, la Nouvelle-Zélande propose de taxer les agriculteurs pour les rots du bétail

Les émissions du bétail sont une source majeure de méthane, un puissant gaz à effet de serre; La Nouvelle-Zélande a plus de bétail que d’habitants

Il y a 26 millions de moutons en Nouvelle-Zélande. Photo : iStock

La Nouvelle-Zélande va taxer les rots des bovins et des moutons afin de s’attaquer à l’une de ses plus grandes sources d’émissions de gaz à effet de serre, selon un nouveau projet de plan présenté par le gouvernement et les représentants de l’agriculture, Reuter signalé le 8 juin 2022.

Les agriculteurs dont les fermes produisent du gaz seront taxés à partir de 2025. Mais les agriculteurs qui réduisent les émissions grâce aux additifs alimentaires recevront des incitations. Ils peuvent également utiliser la foresterie à la ferme pour compenser les émissions.


Lis Terre à terrela couverture du méthane


Les recettes du programme seront investies dans la recherche, le développement et les services de conseil aux agriculteurs, selon le Reuter rapport.

Une décision finale à ce sujet est attendue d’ici décembre de cette année.

La Nouvelle-Zélande compte plus de bovins et d’ovins que d’habitants – 10 millions et 26 millions respectivement, contre 5 millions. C’est un grand exportateur agricole, avec près de la moitié de ses émissions, principalement du méthane, provenant de l’agriculture.

Jusqu’à présent, le pays n’avait pas taxé ses émissions provenant de l’agriculture. Le dernier plan, s’il est mis en œuvre, fera de la Nouvelle-Zélande le premier pays à cet égard.

Le méthane, ou CH4, est l’un des principaux gaz à effet de serre, avec le dioxyde de carbone ou CO2. Le méthane dans l’atmosphère a atteint des niveaux records en 2019, selon un rapport de la BBC.

« Sur une période de 100 ans, il (le méthane) se réchauffe de 28 à 34 fois plus que le CO2. Sur une période de 20 ans, il est environ 84 fois plus puissant par unité de masse que le dioxyde de carbone », note le rapport de la BBC.

La plupart des émissions de méthane proviennent désormais de l’agriculture, comme la production de bétail et de riz, ainsi que des décharges, a-t-il ajouté.

Les émissions de méthane d’origine humaine doivent être réduites de 45 % pour éviter les pires effets du changement climatique, Évaluation mondiale du méthane : avantages et coûts de l’atténuation des émissions de méthane avait déclaré un rapport publié par la Climate and Clean Air Coalition et le Programme des Nations Unies pour l’environnement le 6 mai 2021.

Une telle réduction empêcherait une augmentation du réchauffement climatique de 0,3 degré Celsius d’ici 2045, ajoute le rapport. Cela permettrait également d’éviter 260 000 décès prématurés, 775 000 visites à l’hôpital liées à l’asthme chaque année, ainsi que 25 millions de tonnes de pertes de récoltes.