Des changements dans le régime alimentaire et dans le modèle de production contribueraient à préserver le sol

Réorienter le modèle de production alimentaire vers un « scénario agroécologique » et favoriser une alimentation avec une consommation réduite de viande permettrait une meilleure conservation de l’état des sols, ainsi qu’une plus grande souveraineté alimentaire, selon une étude de Amis de la terre.

Ce rapport de l’ONG environnementale, intitulé « L’urgence d’une transition agroécologique en Espagne »définit ce « scénario agroécologique » comme la conversion totale à la production biologique de la surface agricole utile actuelle ainsi que du cheptel, ainsi que la généralisation des pratiques agroécologiques -définies dans le rapport-, la suppression des jachères et la promotion de l’utilisation des énergies renouvelables.

Le coordinateur de l’étude et responsable de la souveraineté alimentaire des Amis de la Terre, Andrés Muñoza insisté sur le fait que le scénario agroécologique « c’est le seul qui nous permette de réduire les impacts environnementaux » issus de l’industrialisation et de la production alimentaire intensiveparmi lesquelles la dégradation de l’état de conservation des sols.

Toutefois, cette mesure devrait être associée à une changement de régime afin de ne pas continuer à générer ces impacts dans les pays tiers.

Un autre objectif poursuivi par cette recherche est de mettre en évidence le fait que L’Espagne est actuellement très dépendante de la production de terres agricoles de l’étrangerr, ce qui est préjudiciable à la souveraineté alimentaire nationale.

Plus précisément, le rapport évalue à 9,2 millions le nombre d’hectares de surface dans les pays tiers destinés à l’élevage et à l’agriculture pour produire des aliments qui sont ensuite exportés vers l’Espagne.

Source : iStock

L’analyse de l’état de conservation des sols incluse dans l’étude des Amis de la Terre a été établie à partir de ses niveaux de carbone organique comme indicateur de fertilitéen plus d’être un élément permettant l’adaptation au changement climatique grâce à l’amélioration de la capacité de rétention d’eau dans un contexte de sécheresse ou de changements climatiques défavorables.

Selon Muñoz, un changement exclusif de régime alimentaire conduirait à une « légère réduction du carbone du sol », en raison de « moins de disponibilité de fumier en utilisant moins de viande ».

Cependant, la combinaison du « scénario agroécologique » et du nouveau régime alimentaire permettrait de « doubler la quantité de carbone organique qui se trouve actuellement dans les sols agricoles », ce qui serait également lié à une réduction des émissions de gaz à effet de serre atteint grâce à cette augmentation du carbone.

La conservation des sols est importante, non seulement parce qu’elle génère toutes sortes de nourriture, mais aussi parce qu’elle est l’habitat des plantes et des animaux.

Historiquement, le rapport décrit comment les valeurs maximales de carbone potentiel dans le sol remontent à l’ère préindustrielleavec 42,5 mégagrammes de carbone par hectare (MgC/Ha), alors que les minima se situent dans la période précédant la création de l’Union européenne, avec 27,4 MgC/Ha.

Dans l’étude, cette réduction est attribuée à diverses raisons, y compris le changement climatiquel’expansion de l’irrigation, le brûlage des résidus, l’utilisation de variétés à plus faible production d’herbes et de racines, l’utilisation intensive d’herbicides, la perte de couvert végétal dans les cultures ligneuses ou la séparation de l’agriculture et de l’élevage des systèmes mixtes traditionnels.

La conservation des sols est importante, non seulement parce qu’elle génère toutes sortes de nourriture, mais aussi parce que c’est l’habitat des plantes et des animaux qui ont besoin d’un écosystème sain pour survivre.

Réorienter le modèle de production alimentaire vers un « scénario agroécologique » et favoriser une alimentation avec une consommation réduite de viande permettrait une meilleure conservation de l’état des sols, ainsi qu’une plus grande souveraineté alimentaire, selon une étude de Amis de la terre.