Les retardataires climatiques exigent la perfection des militants ou en profitent pour crier à l’hypocrisie. Mais tant que les défis structurels de l’urgence climatique ne sont pas relevés, il est impossible pour les individus d’être totalement cohérents.
Au cours des dernières années, il est devenu de plus en plus difficile pour les opposants à l’action climatique de maintenir une position de déni pur et simple.
Certains le font, mais dans un contexte où, comme Mark Lynas articuléil est probable qu’il existe un consensus de plus de 99 % sur le fait que le changement climatique causé par l’homme se produit, beaucoup sont passés à la politique du retard.
Effronté
À ce stade, le retard climatique est une approche familière pour les opposants à l’action. Pour les « retardataires », apporter des changements significatifs serait tout simplement « trop coûteux ».
Un argument qui est facilement contré par des faits sur le coût environnemental, social et économique dévastateur de la dégradation du climat. Mais la politique du déni et du retard n’a jamais reposé sur la rationalité ou le caractère raisonnable. C’est le nec plus ultra du court-termisme.
Dans un contexte de consensus scientifique, d’activisme climatique omniprésent et de rappels réguliers du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) sur le péril auquel l’humanité est confrontée, il existe une tactique que les retardataires, les négateurs et les opposants à l’action adorent utiliser : l’hypocrisie charge.
Pour ceux qui veulent l’utiliser, vanter l’hypocrisie est un argument facile à utiliser. C’est le ‘comment pouvez-vous être pris au sérieux dans le climat pendant que vous volez ?!’ argument. Ou c’est Piers Morgan qui s’en prend à la position de George Monbiot sur la nécessité de réduire sa consommation de viande parce qu’on l’a vu porter des chaussures en cuir et un bracelet en cuir.
C’est une tactique simple. Elle exige la perfection de ceux qui exigent et luttent pour le changement. Il individualise aussi commodément un ensemble de problèmes fondamentalement structurels. Il contourne les arguments avancés et insiste plutôt sur le fait que la personne qui les fabrique ne doit pas faire confiance ou être écoutée car elle est un hypocrite éhonté.
Examen minutieux
Mais voici le problème : nous vivons et opérons tous dans un monde imparfait. La nature de nos systèmes économiques et sociaux signifie qu’il est presque impossible de ne pas s’engager dans certaines activités à haute teneur en carbone.
Un petit nombre de personnes décident de vivre hors réseau et aussi près de la terre que possible, ce qui est formidable, mais si vous voulez apporter des changements et faire pression pour de véritables solutions structurelles, vous devez faire plus activement partie de la société en général.
Tous ceux qui plaident pour laisser les combustibles fossiles dans le sol ou réduire la consommation de viande – ou d’ailleurs un certain nombre d’autres facettes essentielles de la lutte contre l’urgence climatique – seront contradictoires à un moment donné. Mais le fait que quelqu’un vole deux fois par an n’enlève rien à la véracité de ses arguments.