LONDRES, 22 mars (Reuters) – La Banque centrale européenne et les banques centrales nationales de la zone euro publieront leurs premières empreintes carbone détaillées dans les prochains jours, montrant l’impact environnemental d’années de lutte contre la crise.
La BCE et les 20 pays qui utilisent la monnaie unique européenne ont dépensé des billions d’euros pendant des années de crise continue pour acheter des obligations, y compris celles d’entreprises qui sont de gros pollueurs.
« Nous divulguerons l’empreinte carbone (de la BCE et de l’Eurosystème) », a déclaré Clara Raposo, vice-gouverneur de la banque centrale nationale du Portugal, lors d’une conférence sur la politique durable organisée par le Forum officiel des institutions monétaires et financières (OMFIF).
Les empreintes carbone mesurent la quantité de dioxyde de carbone libérée dans l’atmosphère à la suite des activités quotidiennes.
Pour la BCE et les banques centrales nationales de la zone euro, cela inclut leurs programmes d’achat d’actifs, ainsi que des domaines tels que les retraites du personnel.
Les derniers chiffres de la BCE montrent qu’elle détient des obligations d’entreprises d’une valeur d’un peu plus de 340 milliards d’euros qu’elle a achetées dans le cadre de son programme d’achat du secteur des entreprises (CSPP), plus 45 milliards d’euros supplémentaires d’obligations achetées dans le cadre de son programme d’achat d’urgence en cas de pandémie de COVID (PEPP).
Bien qu’elle ne soit pas « particulièrement ravie » de la taille des empreintes carbone, Raposo a déclaré qu’il s’agissait d’un processus important qui fournissait une référence à partir de laquelle travailler.
La BCE tente de jouer un rôle plus actif dans la lutte contre le changement climatique.
Il effectue des tests de résistance climatique sur les banques commerciales de la zone euro et a augmenté les pénalités – ou décotes, dans le jargon bancaire – imposées aux obligations des entreprises polluantes utilisées comme garantie pour obtenir un financement de la BCE.
Plus tôt cette année, le groupe de réflexion sur la finance durable Anthropocene Fixed Income Institute (AFII) a estimé que la BCE pourrait réduire l’empreinte carbone de ses avoirs en obligations d’entreprises de 87 % si elle vendait 48 milliards d’euros de dette aux 25 principaux pollueurs.
Il s’agissait notamment de sociétés pétrolières et gazières telles que Shell (SHEL.L), TotalEnergies (TTEF.PA), Repsol (REP.MC) et BP (BP.L).
La principale responsable politique de la BCE, Isabel Schnabel, a déclaré que la banque devait envisager de réorienter ses portefeuilles vers la dette des entreprises plus vertes.
Reportage de Marc Jones; édité par Jason Neely et Barbara Lewis
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