La lutte pour les énergies renouvelables

La « stratégie de sécurité énergétique » du gouvernement annoncée le 7 avril 2022 – qui a donné le feu vert à une nouvelle production de pétrole et de gaz en mer du Nord – ne fait pratiquement rien en matière d’efficacité énergétique.

Il a ressassé des dispositifs d’aide aux propriétaires déjà insuffisants. Les allusions laissées par les ministres du gouvernement en juin suivant à propos de plus d’argent étaient des relations publiques vides : ils parlent de redistribuer l’argent déjà engagé dans les bâtiments du secteur public.

Nouveau numéro disponible dès maintenant!

Décarboner

Le taux réel d’installations écoénergétiques a chuté de 90 % au cours de la dernière décennie. La stratégie de sécurité énergétique comprend un objectif de 600 000 installations de pompes à chaleur par an d’ici 2030 – contre les 19 millions nécessaires. Le taux d’installation jusqu’à présent est un lamentable 10 000 par an.

Les urbanistes et les chercheurs en décarbonisation conseillent depuis des années au gouvernement de poursuivre la rénovation des logements. Le propre ministère des affaires et de l’industrie du gouvernement l’a dit dans un grand rapport en 2018 – le même comité sur le changement climatique a exhorté à l’action en 2020.

Les groupes de campagne ont déjà reconnu la possibilité de lier la lutte contre le coût de la vie à la lutte pour une action sérieuse pour lutter contre le changement climatique.

Des militants pour le climat des Amis de la Terre et d’Extinction Rebellion ont rejoint les lignes de piquetage des cheminots, soulignant que des transports publics bien financés profitent non seulement à ceux qui y travaillent, mais sont également essentiels pour décarboner les transports et réduire le trafic gourmand en combustibles fossiles.

Élites

Le mouvement peut tirer une leçon des manifestations des « gilets jaunes » en France en 2018. Celles-ci ont été déclenchées par l’inclusion dans le budget d’une taxe carbone sur les consommateurs finaux qui a entraîné une hausse du prix du diesel.

Les « gilets jaunes » y voyaient à juste titre une taxe essentiellement régressive, inspirée de la stratégie économique néolibérale du gouvernement Macron. Bien que la plupart des membres du mouvement aient convenu qu’une action sur le climat était nécessaire, ils ne voyaient aucune raison pour laquelle les travailleurs français devraient payer pour cela alors que le privilège de l’élite était protégé.

Ils étaient préoccupés par l’aliénation de la grande majorité de la société française du processus politique. Ils ont inventé la phrase « Les élites parlent de la fin du monde, mais nous nous inquiétons de la fin du mois ».

Moins connu était le slogan qui lui répondait : « Fin du monde, fin du mois, même combat ! Jubilee Climate et d’autres groupes de campagne se mobilisent maintenant autour de ce principe.

Lutte

Si nous n’affrontons pas la crise des factures énergétiques par un « même combat ! approche, alors la droite populiste interviendra, attaquant la stratégie « net zéro » du gouvernement avec la fausse affirmation selon laquelle la décarbonisation nuira aux revenus des familles.

Il est également important d’engager des conversations dans les communautés sur le fonctionnement du système énergétique ; sur les mouvements du passé qui ont exigé l’énergie comme un droit et/ou un service public, plutôt que comme une marchandise ; et sur la façon dont nous pouvons devenir des acteurs pour obtenir la chaleur, la lumière et l’électricité dont nous avons besoin, plutôt que d’être des « consommateurs » passifs.

Étapes pratiques :

• La campagne « Ne payez pas », lancée lors de la manifestation du TUC sur le coût de la vie le 18 juin. Le groupe, rappelant le non-paiement massif de la capitation en 1988-1989, a pour objectif de rassembler un million de sympathisants pour exiger « une réduction des factures à un niveau abordable », et d’aller vers l’annulation des prélèvements à partir du 1er octobre « si nous sont ignorés ».

• S’organiser pour protéger les familles qui ne peuvent pas payer leurs factures de carburant, Action contre la pauvreté énergétique et les groupes locaux qu’il soutient le font.

• Associer la contestation climatique à l’action syndicale pour une transition juste. Un bon point de départ est le Campagne du Conseil syndical de Leeds pour le rétrofit et les pompes à chaleur, en alternative aux propositions, soutenues par les filières fossiles, de basculer les réseaux de gaz vers l’hydrogène.

• Interagir avec les conseils locaux qui ont déclaré une urgence climatique mais n’ont pas agi en conséquence. Urgence climatique Manchester fournit un excellent exemple de la façon de garder le dos d’un conseil et de contester son écoblanchiment, et de créer des liens avec des coopératives et des projets énergétiques communautaires, tels que Coop Carbone Manchester et Énergie communautaire du sud-est de Londres.