L’agence française ordonne l’arrêt de certaines utilisations du désherbant Syngenta

PARIS, 15 février (Reuters) – L’agence française de santé et de sécurité Anses a ordonné mercredi l’arrêt de certaines utilisations de l’un des désherbants les plus utilisés en France, le S-métolachlore, produit par la société chimique suisse Syngenta, après avoir constaté des niveaux excessifs. dans les eaux souterraines.

Des résidus de S-métolachlore, utilisé principalement sur les cultures de maïs (maïs), de tournesol, de soja et de betterave, ont été fréquemment détectés à des concentrations dépassant les limites de qualité fixées par la législation européenne, précise l’Anses.

L’agence a noté dans son avis qu’elle avait pris en compte les classification de « susceptible de provoquer le cancer » pour le S-métolachlore émis par le Comité d’évaluation des risques (RAC) de l’Agence européenne des produits chimiques en juin 2022.

« Face à ce risque pour la qualité des ressources en eau, l’Anses engage une procédure de retrait d’autorisation des principaux usages des produits phytopharmaceutiques contenant la substance active S-métolachlore », indique-t-elle dans un communiqué.

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« Cela réduira la contamination de l’environnement par cette substance et contribuera ainsi à restaurer progressivement la qualité des eaux souterraines », a-t-il ajouté.

L’Anses n’a pas précisé quels étaient les « usages principaux » qui seraient interdits. Il avait déjà réduit les taux d’utilisation maximum pour les cultures de maïs, de tournesol, de soja et de sorgho en 2021.

Syngenta France a déclaré avoir pris note de la décision mais a été surpris par cette décision, soulignant qu’il n’y avait aucun risque avéré pour la santé lié aux produits contenant du S-métolachlore.

« Un lien avec le cancer est seulement suspecté, non confirmé », a déclaré à Reuters un porte-parole de la société.

Le bureau agricole FranceAgriMer a déclaré qu’il était trop tôt pour estimer l’impact potentiel de la décision sur la production agricole.

Des alternatives à certains traitements des cultures peuvent parfois être trouvées, mais pas forcément cette fois-ci, a déclaré à la presse Benoit Pietrement, responsable de la commission culture de FranceAgriMer.

Le S-métolachlore est actuellement en cours d’examen au niveau européen car son homologation doit être renouvelé cette année. Les conclusions de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) sont attendues au début de cette année.

Le groupe anti-pesticide Générations Futures a salué la décision de l’Anses alors que le retrait n’était pas total, affirmant qu’il anticipait une probable interdiction européenne de la substance.

Reportage de Sybille de La Hamaide ; Montage par Jan Harvey et Sharon Singleton

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