Le complot climatique traverse ses moments les plus difficiles

Il y a longtemps, ceux qui persistent à nier le changement climatique commencé à migrer en masse vers le relativisme, passant de « ça ne va pas m’arriver » à « ça ne va pas m’arriver ». Sa position continue d’être aussi égoïste que pragmatique et repose sur l’idée que, d’accord, d’accord, mais si à quoi tu vas parler ce que ce sera de vivre ici en l’an 2100, je suis désolé, mais ce ne sont pas mes affaires, mais ensuite le long et chaud été de 2022 arrive et les perspectives changent.

Les beaux-frères se retrouvent face à face avec l’actualité qui domine le numérique et les images partagées sur les réseaux sociaux, à court d’arguments pour réfuter le changement climatique et devenir à l’arrêt Masse. Parce que, comme le chante Serrat, « La vérité n’est jamais triste, ce qui n’a pas de remède ».

Et la vérité est qu’au-delà de 38 degrés à Melilla ou 34 à Grenade, dans le nord de l’Espagne, les températures sont bloquées depuis plus d’une semaine entre 30 degrés maximumvoire plus, et le 25 degrés minimum ou plus.

En écrivant ces lignes, je lis que à Santander, ils ont passé la nuit à 25 degrés et à Bilbao s’est réveillé à 28 ans. On s’attend à ce que ce lundi des records de chaleur soient battus dans plus de 40 stations météorologiques à travers le pays, avec des températures jusqu’à 15 degrés au-dessus de la normale pour ces dates. Au fait, j’ai oublié de noter que ce mardi est le premier novembre.

La chaleur extrême se propage à travers la planète.  (Stock)

Les opinions des femmes et des hommes de l’époque vont de incrédulité à la consternation. Rien de ce que nous vivons ne peut être expliqué en dehors du changement climatique. Personne de sensé ne peut douter que ce qui se passe en Espagne et dans la majeure partie de l’Europe va bien au-delà des changements d’heure typiques de ces dates. Parce que ce qui a changé, c’est le climat, pas le temps.

A Rome ces jours-ci il fait 28 degrés, tandis qu’en plusieurs points du reste de l’Italie, il dépasse 33. Aux Pays-Bas, l’agence nationale de météorologie a lancé une alerte à la chaleur pour ce week-end avec des prévisions de maximales supérieures à 25 degrés, alors qu’au début du mois de novembre, elles devraient être autour de douze.

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L'été dure maintenant 40 jours de plus que dans les années 1980.  (EFE/Pep Morell)

Dans Bruxelles 24 degrés ont été atteints hier, quelque chose d’absolument inhabituel pour ces dates. A Paris, où il y a deux semaines, 140 000 personnes sont descendues dans la rue pour protester contre l’inaction climatique, elles ont passé un week-end avec les thermomètres installés autour de 25 degrés, alors qu’il dépassait ces jours-ci les 30 degrés dans de nombreuses autres villes françaises. Sans parler des près de 40 degrés qui sont enregistrés dans certaines localités du Maroc, où ils semblent vivre dans une canicule constante.

Tout cela en une semaine où le journal médical Le Lancetpeu soupçonné d’être un sensationnaliste, publie un rapport détaillé et dévastateur selon laquelle, au cours des deux dernières décennies, les décès dus à la chaleur excessive ont augmenté 95% en Europe, avec notre pays en tête du nombre de victimes. Ainsi, alors que l’étude menée par des médecins situe la moyenne européenne des décès liés aux températures extrêmes à 15 personnes pour un million d’habitants, en Espagne, le chiffre augmente pour doubler. Un fait qui correspond au fait avéré que nous, Espagnols, souffrons plus de deux fois plus de jours de températures élevées qu’il y a dix ans.

Pour toutes ces raisons, le rapport Le Lancet place l’Espagne comme le pays européen où le risque de décès par chaleur accablante est le plus élevé pour la populationet avertit que si le changement climatique continue de progresser vers les pires scénarios, les décès associés à la chaleur excessive pourraient doubler d’ici 2050.

Le titre du rapport des médecins est on ne peut plus explicite quant aux causes de cette augmentation de nombre de décès dus à la chaleur excessive : ‘Rapport 2022 sur la santé et le changement climatique : la santé à la merci des énergies fossiles‘. Le texte indique que « la dépendance excessive persistante aux combustibles fossiles pousse le monde dans une crise mondiale de l’énergie et du coût de la vie alors que le changement climatique est en hausse. Ses impacts s’aggravent et affectent de plus en plus les fondements de la santé et du bien-être humains dans le monde. » Il est compréhensible que les beaux-frères choisissent de le minimiser.

Il y a longtemps, ceux qui persistent à nier le changement climatique commencé à migrer en masse vers le relativisme, passant de « ça ne va pas m’arriver » à « ça ne va pas m’arriver ». Sa position continue d’être aussi égoïste que pragmatique et repose sur l’idée que, d’accord, d’accord, mais si à quoi tu vas parler ce que ce sera de vivre ici en l’an 2100, je suis désolé, mais ce ne sont pas mes affaires, mais ensuite le long et chaud été de 2022 arrive et les perspectives changent.