Atteindre les objectifs que nous nous sommes fixés va être plus que compliqué (mais pas impossible). L’année dernière, l’UE (comme les États-Unis) s’est engagée à atteindre la neutralité climatique d’ici 2050. Cela signifie arrêter d’émettre du CO₂ (et du méthane) dans l’atmosphère, soit en éliminant les générateurs de ces gaz à effet de serre, soit en en éliminant autant qu’il en est émis (même si cette solution est controversée, car même s’ils sont éliminés, ils ont toujours un impact sur le climat).
L’atteinte de ces objectifs dépend de deux points clés : générer (et stocker) toute l’énergie dont nous avons besoin grâce à des sources renouvelables (telles que des panneaux solaires ou des éoliennes) et éliminer moteurs à combustion moyens de transport (voitures, camions, avions, bateaux…). Nous avons la technologie pour atteindre ces objectifs et, en plus, chaque tante est plus efficace. Nous avons les connaissances nécessaires pour, grâce à une série de plaquettes semi-conductrices, amener les rayons du soleil à « frapper les électrons » en créant un potentiel électrique (c’est la version extraordinairement simplifiée). Le problème est que tous ces gadgets, le produit de siècles de développement et l’apport de certains des plus grands esprits de l’histoire, ne peuvent éviter d’avoir besoin d’une chose : du matériel.
La Fédération de Russie est le premier exportateur de nickel et le deuxième de cuivre et d’aluminium
Plus précisément, le plus nécessaire de tous est, bien sûr, le métal. Une nouvelle étude menée par des chercheurs de l’université belge K.U. Louvain a analysé la quantité de métal (et de silicium, qui est techniquement un semi-métal) nécessaire pour atteindre les objectifs de décarbonisation de l’Europe. La réponse courte? une vraie barbarie.
Selon l’étude scientifique, en l’an 2050, l’UE aura besoin, pour produire le éoliennes, panneaux solaires, piles et l’industrie de l’hydrogène vert, les matériaux suivants chaque année :
- 4,5 millions de tonnes de aluminium (une augmentation de 33% par rapport à la demande actuelle).
- 1,5 millions de tonnes de cuivre (35%).
- 800 000 tonnes de lithiumprincipalement pour les batteries (3 500 %).
- 400 000 tonnes de nickel (100%).
- 300 000 tonnes de zinc (quinze%).
- 200 000 tonnes de silicium (Quatre cinq%).
- 60 000 tonnes de cobalt (3305).
- 3 000 tonnes de métaux et de terres rares telles que néodyme, dysprosium Oui praséodyme (avec une variation entre 700 et 2 600 %).
Vers la Russie dans les deux sens
Un autre des problèmes auxquels l’UE est confrontée dans son projet de transition énergétique vient de l’Est, plus précisément de la Russie. En raison de la guerre en cours en Ukraine, le 8 mars, le président de la Commission européenne, Ursula von der Leyen a déclaré que l’UE « ne peut pas dépendre d’un fournisseur [de petróleo, gas natural y carbón] qui nous menace », se référant à la Russie. « Nous devons agir maintenant pour accélérer la transition énergétique propre. Plus vite nous passerons aux énergies renouvelables et à l’hydrogène, plus vite nous serons véritablement indépendants. » Malgré la logique irréfutable du président, il y a un petit hic : parmi les métaux cités plus haut, trois des quatre que nous exigeons le plus nous importons… de Russie.
La Fédération de Russie est le deuxième exportateur mondial d’aluminiumderrière le Canada, selon les données du Observatoire de la Complexité Economique, avec plus de 5 000 millions de dollars d’exportations annuelles. De plus, c’est le premier exportateur mondial de nickelcontrôlant plus de 20 % de la production mondiale, et le cuivre seconde.
Cela signifie que, pour obtenir tous les métaux dont nous avons besoin, en maintenant notre politique actuelle, nous devrons recourir à d’autres sources plus éloignées, avec lequel le prix pourrait varier considérablement. Comme l’expliquent les auteurs dans leur étude, « si l’UE s’est engagée à accélérer sa transition énergétique et donc à produire l’essentiel de son électricité de manière autonome, elle reste dépendant d’autres pays pour l’approvisionnement de tout le métal nécessaire. On s’inquiète de plus en plus de la Sécurité d’approvisionnement« .
Pour pallier (dans la mesure du possible) ce problème, les auteurs de l’étude affirment qu’il est essentiel de favoriser le recyclage. « Le recyclage est la meilleure chance dont dispose l’UE pour améliorer son autonomie à long terme. Pour y parvenir, l’Union doit agir de manière décisive pour augmenter les taux de recyclageen investissant dans les infrastructures nécessaires et en évitant ainsi les goulots d’étranglement économiques », ajoute l’étude.
Atteindre les objectifs que nous nous sommes fixés va être plus que compliqué (mais pas impossible). L’année dernière, l’UE (comme les États-Unis) s’est engagée à atteindre la neutralité climatique d’ici 2050. Cela signifie arrêter d’émettre du CO₂ (et du méthane) dans l’atmosphère, soit en éliminant les générateurs de ces gaz à effet de serre, soit en en éliminant autant qu’il en est émis (même si cette solution est controversée, car même s’ils sont éliminés, ils ont toujours un impact sur le climat).