Les entreprises redoublent d’engagement pour la planète au-delà des gouvernements

Les marques de vêtements qui décident de remplacer leurs tissus par d’autres fabriqués à partir de matériaux recyclés : plastique récupéré dans la mer ou autres vêtements jetés. Les magasins qui décident d’arrêter de vendre des piles ou produits à usage unique. Les entreprises qui décident réduire de moitié vos émissions de carbone, et ils le font : au prix de leur compétitivité, au prix de leurs profits ; sans le dire, sans s’en vanter…

Il y a quelques années, j’ai reçu une mission éditoriale inhabituelle : préparer un catalogue des entreprises qui, quelle que soit la taille ou l’industrie, évoluaient de manière réelle et réalisable vers une économie circulaire et à faible émission de carbone. Il s’agissait de trouver des exemples de réussite commerciale à partir de l’engagement envers l’environnement. Et la réalité que j’ai découverte largement dépassé toutes les attentes a propos.

Le travail de terrain était passionnant. Chaque jour, j’ai trouvé des exemples dignes d’être recueillis dans le livre: des jeunes entrepreneurs circulaires autochtones, aux grande liste qu’ils repensaient leur stratégie pour revenir en arrière et emprunter une autre voie : la voie vers la durabilité. Quand j’ai eu plus de cinquante cas et deux cents pages écrites, mon éditeur m’a dit d’arrêter. J’aurais pu continuer à écrire une encyclopédie entière.

Bien sûr, il existe des cas contraires. D’entreprises, dont beaucoup sont des chefs de file exceptionnels dans leur secteur, qui dédaignent tout engagement pour l’environnement et ils ne comprennent la durabilité que comme une opportunité publicitaire de plus, d’où les exemples honteux de « greenwashing » que l’on trouve sur le marché. Pour cette raison, il serait faux d’affirmer que tous les secteurs productifs progressent de manière décisive vers l’économie circulaire et s’engagent à action climatique. Mais il serait tout aussi inexact et injuste de reconnaître les nombreux, de nombreux cas d’entreprises qui ont décidé de redoubler d’engagement pour la planète, bien au-delà des gouvernements eux-mêmes.

Yvon Chouinard, fondateur et ancien propriétaire de Patagonia.  (Patagonie)

A voir sinon le exemple étonnant et merveilleux qui vient de nous être proposé par l’une des plus grandes entreprises de mode sportive et de vêtements de montagne, Patagonie, un leader dans son secteur, valorisé à environ 3 000 millions de dollars et générant des bénéfices annuels de plus de 100 millions. Un demi-siècle après sa fondation, le propriétaire de la marque a décidé de la donner. À qui? Eh bien, à nous tous et à toutes les générations qui viennent après la nôtre. Car ce que le vieil Yvon Chouinard (83 ans) a résolu, avec sa femme et ses deux enfants de quarante ans, c’est de le donner entièrement à la lutte contre les changements climatiques.

Pour ce faire, elle a créé une fiducie, la Fiducie à but Patagoniaet a promu une ONG, la Holdfast Collectif, à qui 100% des actions de la société ont été transférées et dont l’unique objet sera la conservation de la nature et la lutte contre le changement climatique. Toute votre valeur marchande et chaque centime de vos revenus seront entièrement consacrés à la réalisation de cet objectif.

espace réservé L'action climatique est de plus en plus urgente et nécessaire.  (Stock)

Comme indiqué dans une interview pour le ‘New York Times’publié cette semaine, « nous avons décidé de donner le maximum d’argent aux personnes qui sont travaillant activement pour sauver notre planète »avec cela, ce vieux grimpeur qui ne rêvait que d’escalader des montagnes et s’est retrouvé sur la liste Forbes, entend « que cela influence une nouvelle forme de capitalisme que cela ne se termine pas avec quelques riches et beaucoup de pauvres ». Juste quelques faits ajouté à un si noble geste.

Un, en contrepartie de ce grand acte de philanthropieloin de recevoir le moindre soulagement, la famille Chouinard doit payer le Trésor plus de 17 millions de dollars en taxes. Et deuxièmement, l’accord de cession a été rédigé de telle manière qu’il a caractère irrévocable. Autrement dit : en aucun cas, ni maintenant ni à l’avenir, Patagonia ne redeviendra propriété familiale.

Lorsque j’ai écrit « Circuler vers une nouvelle économie », j’ai pu vérifier quelque chose que le cas de la Patagonie n’a fait que confirmer pour moi : que l’axe de l’action climatique et de l’engagement pour la planète tourne vers le monde de l’entreprise et de la société. Les citoyens, les entreprises et les ONG sont de plus en plus déterminé à s’en sortir en aidant la planètequi, soit dit en passant, est la meilleure façon de nous aider, et nous laissons les gouvernements et les politiciens derrière nous sur cette route.

De plus en plus de personnes, dans la rue, à la maison, au travail ou devant leur commerce, sont contribuer par notre engagement personnel au soin de la planète. Dans le cas de l’entreprise, face à l’immobilisme de beaucoup (trop) ces dernières années, des exemples de véritable responsabilité environnementale. Des exemples de véritable effort entrepreneurial qui vont bien au-delà de but de la marque ou de Critères ESG (par l’acronyme en anglais de Environmental, Social and Governance).

En ce sens, des cas aussi spectaculaires que celui d’Yvon Chouinard marquent un niveau d’engagement supérieur, inviter l’espoir et doit servir d’exemple à tous. Car, comme il le dit dans son mot d’adieu à la tête de l’entreprise, « Les ressources de la Terre ne sont pas infinies et il est clair que nous avons dépassé ses limites. Mais nous pouvons encore sauver notre planète si nous nous engageons tous envers lui« .

Les marques de vêtements qui décident de remplacer leurs tissus par d’autres fabriqués à partir de matériaux recyclés : plastique récupéré dans la mer ou autres vêtements jetés. Les magasins qui décident d’arrêter de vendre des piles ou produits à usage unique. Les entreprises qui décident réduire de moitié vos émissions de carbone, et ils le font : au prix de leur compétitivité, au prix de leurs profits ; sans le dire, sans s’en vanter…