Les objectifs climatiques du G20 ne suffiront pas, selon un nouveau rapport

Dernières contributions déterminées au niveau national de 4 pays égales ou inférieures aux engagements précédents

Aucun des pays du G20 n’a pris d’engagements climatiques compatibles avec la limitation de la hausse de la température mondiale à 1,5 degrés Celsius, comme le stipule l’Accord de Paris, selon les données d’un nouveau rapport.

L’Australie, le Brésil, l’Indonésie et le Mexique ont soumis des contributions déterminées au niveau national (NDC) plus faibles ou comparables aux versions précédentes, le rapport intitulé Garder 1.5C en vie par les groupes basés aux États-Unis et au Royaume-Uni E3G et ECIU, et WRI, a noté.

La rapport évalué les objectifs climatiques des pays du G20, responsables d’environ 75 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES). Les pays sont signataires de l’Accord de Paris, un traité mondial qui vise à stopper le réchauffement climatique.

La CDN révisée du Brésil s’est en fait aggravée à mesure qu’ils ont apporté des modifications à l’année de référence, et le taux de déforestation dans le pays s’est accéléré, indique le rapport. L’Égypte, l’Inde et la Turquie n’ont pas soumis de nouvelles CDN.

La Chine, la Russie et l’Arabie saoudite exigent une ambition beaucoup plus élevée dans leurs CDN, tandis que les autres pays ont mis à jour leurs CDN mais doivent les mettre en œuvre pour atteindre leurs objectifs déclarés, selon le rapport.

Le Royaume-Uni est le plus proche d’un objectif cohérent de 1,5 ° C, selon l’analyse.

Source : Rapport Keeping 1.5C Alive

Il a été décidé au 26e Conférence des Parties (CoP26) à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) que les pays « réexamineraient et renforceraient » leurs engagements en 2022. Cela signifie qu’ils doivent établir des objectifs plus stricts pour réduire les émissions de GES.

Cela devrait être fait idéalement avant le prochain sommet, la CoP 27, qui se tiendra en Égypte en novembre 2022. Mais le « contexte géopolitique a considérablement changé depuis la CoP26, avec l’invasion de l’Ukraine par la Russie en février 2022 », observe le rapport.

Les preuves sont partout. La lutte contre les prix élevés de l’énergie et des denrées alimentaires et la sécurisation de la sécurité énergétique sont désormais au centre des préoccupations, plutôt que la décarbonisation et l’action climatique. L’Union européenne tente de se sevrer du gaz naturel russe et les États-Unis cherchent désespérément à combler le vide en exportant leur gaz naturel liquéfié (GNL).

Les objectifs climatiques des États-Unis sont « tout sauf mort» avec la proposition de dépenses axée sur le climat du président Joe Biden bloquée au Congrès, prise en otage par Joe Manchin, un politicien dont les bénéfices personnels sont liés au charbon.

Pendant ce temps, la Chine, premier consommateur mondial de charbon, a doublé sur sa production de combustible polluant, face aux pénuries d’énergie.

Le nouveau rapport qualifie l’Inde de « bloquant » puisqu’elle n’a pas encore soumis sa nouvelle CDN à la CCNUCC. En mars 2022, le ministre indien de l’Environnement, Bhupendra Yadav clarifié que cela sera fait avant la CoP 27, s’exprimant lors du dialogue Anil Agarwal 2022 organisé par le Centre pour la science et l’environnement, une organisation à but non lucratif basée à Delhi.

Des discussions interministérielles sont actuellement en cours, a-t-il ajouté. L’Inde a annoncé de nouveaux objectifs lors de la CoP26, tels qu’un objectif d’énergie non fossile de 500 gigawatts et une réduction des émissions de carbone d’un milliard de tonnes. Il existe cependant un accord général au sein de la société civile sur le fait que tous les objectifs annoncés pourraient ne pas figurer dans la soumission finale.

Ceux-ci ont été qualifiés de « nouveaux engagements les plus audacieux à la CoP26 » dans le rapport.