"Mon pays est peut-être l’un des premiers à disparaître à cause du changement climatique"

Comme cela arrive dans tous pics climatiquesl’appel à l’action le plus désespéré et un accord urgent et contraignant pour réduire les émissions, est celui du petits États insulaires qui sont littéralement jusqu’au cou dans l’eau : le soi-disant SIDS pour son acronyme en anglais (petits États insulaires en développement).

Nous parlons de nations comme Fidji ou Barbade, pour qui arrêter la progression du changement climatique est une question de survie. De Trinité et Tobagodont la délégation ne manque pas d’avertir que « nos pays deviennent plus petits ». De Kiribati ou de samoadont le gouvernement acquiert des terres en Australie pour y accueillir son peuple et construire une nouvelle nation alors que son emplacement actuel est sous les eaux du Pacifique.

Îles Marshall, Aruba, Nauru, Micronésie, Saint-Vincent-et-les Grenadines, Vanuatu, Guam, Saint-Kitts-et-Nevis, Sainte-Lucie… Pour tous ces pays, la lutte contre le réchauffement climatique ne consiste pas à faire face à l’augmentation des températures ou au risque de sécheresses ou de tempêtes majeures : leur combat est pour maintenir l’existence. Leur culture, leur histoire, leurs traditions, leurs paysages, la mémoire de leurs ancêtres et le lieu où ils sont enterrés : absolument tout est menacé, car tout disparaîtra sous les eaux de l’océan s’il continue à s’enflammer avec l’augmentation prévue des températures.

Situé au milieu du Pacifique, à mi-chemin entre l’Australie et Hawaï, le petit État insulaire de Tuvalu (la plus petite pièce du monde) ça coule sous les eaux océaniques. Aucune de ses îles ne s’élève plus haut que six mètres au-dessus du niveau de la merdonc leur 12 000 habitants Ils ont commencé à fuir vers les Fidji il y a longtemps en tant que réfugiés climatiques.

Le ministre des Affaires étrangères de Tuvalu lors de son apparition vidéo à la COP26.  (Reuters)

Face à cette situation, les autorités du pays ne cessent de profiter de chaque sommet sur le climat pour lancez votre SOS désespéré au monde: soit avec des annonces officielles avec de l’eau jusqu’aux genoux, comme cela s’est produit dans le précédent Sommet de Glasgow (COP26) ou simulant un conseil des ministres sous la mer, équipés en sous-mariniers.

A cette occasion, et au-delà de son discours acclamé ce mercredi à la COP27, son Premier ministre, Kausea Natanoa adressé une lettre à tous ceux qui assistent au sommet et à ceux d’entre nous qui l’ont couvert depuis le médias du monde entier. La lettre est accompagnée de l’appui de milliers de signatures recueillies par le plateforme avaaz.org, dédiée à la promotion de l’activisme citoyen sur des questions telles que le changement climatique ou les droits de l’homme, entre autres. À la fin de cet article, ils étaient près de 400 000.

espace réservé
Habitants de Funafuti (Tuvalu) lors d'une cérémonie.  (Reuters)

Le texte, aussi éloquent que vindicatifreprend la proposition de ce dignitaire, en ligne avec la position d’autres délégations de États vulnérablespour atteindre un « traité de non-prolifération des combustibles fossiles »:

Chers amis,

Je vous écris ce message urgent en tant que Premier ministre de Tuvalu : Notre pays est en train de couler ! Ma patrie pourrait être l’une des premières nations à être rayée de la carte à cause du changement climatique. Mais nous n’abandonnerons pas. Nous allons nous battre!

Dans quelques heures, je m’adresserai aux participants au sommet sur le climat en Égypte pour exiger un nouveau traité mondial visant à éliminer progressivement les combustibles fossiles et à aider les pays vulnérables à faire face à la dévastation climatique. Je vous invite à soutenir mon appel urgent aux dirigeants mondiaux pour qu’ils agissent maintenant.

La dépendance mondiale au pétrole, au gaz et au charbon menace d’engloutir nos terres alors que les mers se réchauffent et montent petit à petit. Mais nous ne resterons pas les bras croisés pendant que notre maison est rayée de la carte !

Par conséquent, nous nous joignons à l’appel à l’action d’une centaine de lauréats du prix Nobel et de milliers de scientifiques du monde entier pour exhorter les dirigeants mondiaux à adhérer au traité de non-prolifération des combustibles fossiles afin de gérer une transition juste.

Le temps est venu de faire la paix avec la planète. Donnez aux pays vulnérables les fonds dont ils ont besoin depuis longtemps pour faire face aux pertes et aux dommages causés par les catastrophes climatiques et faire payer les pollueurs.

On dit qu’un jour les océans engloutiront notre maison. Mais je vous promets une chose : jusqu’à ce que ce jour vienne, nous continuerons à nous battre. Parce que si nous pouvons sauver nos îles, nous pouvons sauver le monde.

Tuvalu mo te Atua!

Kausea Natano

Premier ministre de Tuvalu

Vous pouvez signer la pétition ici


Comme cela arrive dans tous pics climatiquesl’appel à l’action le plus désespéré et un accord urgent et contraignant pour réduire les émissions, est celui du petits États insulaires qui sont littéralement jusqu’au cou dans l’eau : le soi-disant SIDS pour son acronyme en anglais (petits États insulaires en développement).