Prochaine opportunité de l’Assemblée environnementale pour convenir d’un traité mondial sur les plastiques: ONU

Selon des études, un capital naturel marin pouvant atteindre 2,5 billions de dollars par an est perdu chaque année en raison de la pollution plastique

Les déchets plastiques marins sont désormais un problème mondial. Photo : iStock

La prochaine Assemblée des Nations Unies pour l’environnement offre au monde l’occasion de convenir d’un traité mondial sur les plastiques et la pollution plastique, a déclaré Inger Andersen, directrice exécutive du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), le 22 février 2022.

Un tel traité serait probablement l’accord environnemental mondial le plus important depuis l’Accord de Paris de 2015 sur le changement climatique.

Andersen s’exprimait lors de la cinquième session du Comité à composition non limitée des représentants permanents. OECPR-5.2 est une réunion préparatoire ou « PREPCOM », où les délégués entament des discussions sur des questions clés avant la deuxième partie de la cinquième session de l’Assemblée des Nations Unies pour l’environnement ou UNEA-5.2.

La première session de l’UNEA-5 ou UNEA-5.1, a débuté pratiquement le 22 février.

Les questions qui nécessitaient des négociations approfondies ont été reportées et seront reprises lors de l’UNEA 5.2, prévue du 28 février au 2 mars 2022.

Quatre résolutions successives de l’UNEA ont été adoptées par les gouvernements sur les déchets marins et la pollution plastique. La quatrième Assemblée des Nations Unies pour l’environnement (UNEA-4) qui s’est tenue en 2019, s’est concentrée sur les déchets plastiques marins. Il avait également abordé la question plus large de la pollution plastique.

Au cours des deux dernières années, il y a eu un changement radical dans le discours mondial sur cette question.

L’UNEA 5.2 présente donc une opportunité d’établir un comité intergouvernemental de négociation (INC) selon le rapport La nature au cœur du développement durable : une contribution au segment de haut niveau de la reprise de la session de la 5e Assemblée des Nations Unies pour l’environnement.

Le rapport a été publié par Sonja Leighton-Kone, directrice exécutive adjointe par intérim du PNUE.

La prochaine Assemblée des Nations Unies pour l’environnement établira très probablement un comité de négociation intergouvernemental pour lutter contre la pollution plastique, ont anticipé les délégués présents à l’OECPR-5.2.

Ce comité est nécessaire pour combler les lacunes des instruments existants et lutter contre la pollution plastique. Le défi des déchets plastiques marins, avec des solutions circulaires tout au long du cycle de vie des produits en plastique, de la source à la mer, sera également abordé.

Pourquoi c’est important

Le marché mondial du plastique en 2020 a été estimé à environ 580 milliards de dollars selon un rapport Marché des plastiques – Analyse globale de l’industrie, taille du marché, opportunités et prévisions, 2020-2027.

Mais la valeur monétaire des pertes de capital naturel marin est estimée à 4,3 fois ou jusqu’à 2,5 billions de dollars par an, selon une étude publiée dans la revue Bulletin de la pollution marine.

Le climat aura également un coût puisque les émissions de gaz à effet de serre provenant de la production, du recyclage et de l’incinération des plastiques pourraient représenter 19 % du total des émissions autorisées par l’Accord de Paris en 2040.

Ainsi, la lutte contre la pollution plastique est un investissement prudent dans la nature et le climat, ainsi qu’une opportunité socio-économique.

Le Comité de négociation intergouvernemental devrait viser un changement systémique, pour des solutions appliquées à l’ensemble de la chaîne de valeur du plastique, indique le rapport de l’ONU.

Il devrait viser à repenser la façon dont les plastiques sont produits, utilisés et éliminés, avec le double dividende de fournir non seulement une planète plus verte, mais de nouvelles opportunités d’emploi.

Cela nécessite une action ambitieuse, audacieuse et mesurable de la part des gouvernements, de la société civile et du secteur privé à tous les niveaux, a déclaré l’ONU dans son rapport présenté lors de la session préparatoire du 21 février.

Deux groupes de travail informels ont été créés pour examiner 17 projets de résolution devant l’Assemblée des Nations Unies pour l’environnement.

Ces résolutions seront examinées sous cinq groupes : Pollution plastique ; la biodiversité et les solutions basées sur la nature ; produits chimiques; relance verte et économie circulaire ; et les questions de procédure.

Le projet de résolution soumis par l’Inde sur la pollution par les plastiques à usage unique, qui proposait une approche volontaire plutôt qu’une approche juridiquement contraignante, a également été inclus.