Le Sommet de la Terre tenu à Rio de Janeiro en 1992 mondialement reconnu la valeur de la biodiversité et des écosystèmes avec la ratification de la Convention sur la diversité biologique, qui compte parmi ses piliers fondamentaux la conservation de la diversité biologique et promotion de mesures pour un avenir durable.
Cependant, malgré les efforts déployés depuis au niveau européen et international, la perte de biodiversité et la dégradation des écosystèmes se poursuivent à un rythme alarmantcomme cela a été bien reflété dans le Rapports IPBES et GIEC. La nature tire la sonnette d’alarme sur l’état de notre planète depuis des années, et les quelques opportunités qui nous restent pour assurer un avenir habitable s’estompent rapidement.
Notre prospérité et notre sécurité à long terme dépendent d’écosystèmes sains. C’est pourquoi le pacte vert européen et la stratégie pour la biodiversité, l’une de ses initiatives phares, soulignent l’importance de protéger et de restaurer la nature.
Il y a tout juste un an, le Décennie des Nations Unies pour la restauration des écosystèmesqui reconnaît que les objectifs mondiaux de développement durable ne pourront être atteints d’ici 2030 que si la destruction mondiale des écosystèmes est stoppée, leur conservation assurée et leur restauration entamée.
« Il a été démontré que chaque euro dépensé pour la restauration de la nature a un retour économique compris entre 8 et 38 euros »
Dans ce cadre, la Loi sur la restauration de la nature, que la Commission européenne vient de publier en juin, se présente comme une garantie d’avenir pour les écosystèmes, les habitats et les espèces qui la composent, pour les secteurs concernés et pour nous-mêmes. Cette nouvelle loi, qui contribuera à la régénération continue, à long terme et soutenue de la nature dans les zones terrestres et maritimes de l’UEétablit un cadre permettant aux États membres de mettre en place des mesures de restauration qui couvriront collectivement au moins 20 % des zones terrestres et maritimes de l’UE d’ici 2030 et tous les écosystèmes nécessitant une restauration d’ici 2050.
Certaines voix se sont élevées contre elle, invoquant à tort les coûts élevés de la restauration ou son impact sur la sécurité alimentaire dans l’UE ou sur les secteurs concernés. Il a été démontré que chaque euro dépensé pour la restauration de la nature a un retour économique compris entre 8 et 38 euros, étant le coût de la dégradation des écosystèmes bien supérieur au coût de l’investissement pour leur récupération. De même, les avantages de la restauration pour l’agriculture, la pêche et la foresterie sont nombreux en raison des nombreux services rendus par des écosystèmes sains.
Pour paraphraser un vieux proverbe chinois, un défenseur de l’environnement marin, Zafer Kizilkayatu as dit très justement « Donnez un poisson à quelqu’un et il mangera pendant une journée. Restaurez la baie et elle mangera pour le reste de sa vie. ».
A ce stade, il est important de souligner que la nouvelle loi n’oblige pas les forestiers, les agriculteurs ou les pêcheurs à intervenir directementmais fixe plutôt les lignes directrices à suivre par les États membres.
Les discussions à ce sujet commencent maintenant tant au Conseil qu’au Parlement européen, où j’ai été désigné rapporteur et responsable des négociations, dans lesquelles j’essaierai de renforcer et d’améliorer la proposition de la Commission européenne.
Une nature saine et résiliente il nous fournit de la nourriture, ainsi que de l’eau et de l’air purs ; il nous rend plus résistants aux catastrophes naturelles de plus en plus fréquentes et extrêmes ; prévient l’apparition et la propagation des maladies zoonotiques; et il absorbe le carbone de l’atmosphère contribuant à atténuer le changement climatique, il ne fait donc aucun doute que la restauration des écosystèmes, des espèces et des habitats dégradés est la seule et la meilleure solution possible. La restauration de la nature est notre assurance vie à court, moyen et long terme. Nous n’avons pas le choixPar conséquent, approuver une loi ambitieuse sur la restauration de la nature en fonction de l’urgence de la situation sera notre objectif.
César Luena Lopez Il est député européen socialiste et vice-président de la commission de l’environnement, de la santé et de la sécurité alimentaire.
Le Sommet de la Terre tenu à Rio de Janeiro en 1992 mondialement reconnu la valeur de la biodiversité et des écosystèmes avec la ratification de la Convention sur la diversité biologique, qui compte parmi ses piliers fondamentaux la conservation de la diversité biologique et promotion de mesures pour un avenir durable.